Laits de substitution et jus végétaux sont à proscrire chez le nourrisson

Laits de substitution et jus végétaux sont à proscrire chez le nourrisson <em>(de Isabelle Brivet)</em>

Les jus végétaux et autres laits de substitution à la mode sont à éviter car ils ne répondent pas aux besoins de l'enfant et peuvent mettre en danger son développement.

"En ce qui concerne l'alimentation des bébés, la période critique des erreurs est celle de 6 mois à 3 ans, durant laquelle les besoins des enfants sont énormes », met en garde le Pr Bertrand Chevallier, chef du service de pédiatrie à l'hôpital Ambroise-Paré de Boulogne.
Pour ce spécialiste, les visites régulières chez le pédiatre jusqu'à l'âge de 6 mois permettent aux parents de recevoir des conseils nutritionnels adaptés. C'est à partir de 6 mois, lorsque la surveillance médicale s'allège et que le bébé semble moins fragile que les parents substituent parfois au lait infantile d'autres laits animaux (chèvre, jument, ânesse...) ou des jus végétaux (amande, soja...) présentés sous le terme abusif de laits. « Ces choix alternatifs peuvent être guidés par des raisons idéologiques (végétalisme ou culture bio), psychologiques (peurs alimentaires) ou par des pseudo raisons médicales, telles que les coliques du nourrisson, les infections ORL récidivantes ou un reflux persistant », poursuit le Pr Chevallier. La composition des laits animaux n'est pourtant pas adaptée. Ainsi, le lait de chèvre les expose à des carences en fer, en vitamines A, C, D, B9 et B12 et il contient par ailleurs trop de protéines. Le lait de brebis est trop gras et trop riche en protéines. « Quant au lait d'ânesse, il ne présente pas de garanties suffisantes en matière de contrôle infectieux », souligne le pédiatre.

Les boissons végétales sont très pauvres en calcium et minéraux.

Risques de carences avec les boissons végétales :

Mais c'est surtout la mode des jus végétaux qui préoccupe le spécialiste. Leur composition révèle d'ailleurs d'emblée leurs points faibles : grande pauvreté en calcium, voire déficit total, grande pauvreté en minéraux, en acides gras essentiels et en fer, moindre richesse en protéines et en calories. "Il est important d'informer les parents en les alertant sur le fait que ces jus sont dangereux, car ils exposent l'enfant à des risques graves de carence, insiste le Pr Chevallier. Les allégations nombreuses doivent être combattues." Certains jus végétaux inscrivent ainsi sur leur étiquette : "Convient au nourrisson dès l'âge de 1 mois".

Conférence du Syndicat français des aliments de l'enfance
Charlotte DELLOYE
Extrait de IMPACT-SANTE.FR

 

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